En 5 ans, l'auto-partage français compte 1000 adhérents.
L'auto-partage est récent en France. En l'espace de 5 ans, ce concept a su séduire près de 1000 personnes.
Deux tendances sont à relever.

Tout d'abord, on peut noter que les premières expériences d'auto-partage en France (avant 2000) n'ont commencé l'exploitation du concept qu'après plusieurs mois. Caisse Commune (Paris), Voiture Partagée (Toulouse), n'ont réellement fonctionné, n'ont réellement commencé à avoir des utilisateurs qu'après deux ans de fonctionnement. Auto'trement (Strasbourg) a également eu une année de préparation intense. Pour ces pionniers, ce temps de latence pose des problèmes économiques pour maintenir leur activité durant cette période. Heureusement, ils ont toujours été financés par des aides extérieures (ADEME, PREDIT, Mairie, etc.). Mais ce temps de latence est indispensable, servant à mettre en place le système (partenariats, financement, statut juridique, logistique et infrastructure, etc.), à définir la cible commerciale, à convaincre les médias et le premier cercle d'adhérents potentiels.
La seconde vague de projets d'auto-partage en France (après 2000) est plus rapide dans sa mise en uvre. Bénéficiant des savoir-faire d'expériences plus anciennes ou se ralliant à un réseau, leur montée en charge est facilitée, opérationnelle.
Cependant, il faut nuancer ce constat. Dans les premiers cas, la structure est préexistante au projet. C'est-à-dire que les porteurs de projet créent la structure puis l'opérationnalisent. Pour les seconds, une maturation de deux ans se fait dans l'ombre. Une fois le projet abouti, ils créent la structure.
Dans tous les cas, ces nouvelles expériences bénéficient de façon plus ou moins directe de l'expérience et de la logistique des premières expériences d'auto-partage françaises. C'est ainsi que se constituent des réseaux officiels (France auto-partage) et non officiels (Wallgreen ; aide de Caisse Commune au montage du projet Eileo).
Ensuite, nous pouvons remarquer qu'actuellement deux systèmes d'auto-partage représentent en France près de 85% des adhérents, Caisse Commune et Auto'trement.
Comparons avec des expériences étrangères l'évolution du nombre d'adhérents.
Une expansion encore lente par rapport à l'étranger.
Comparons les rythmes d'expansion des deux expériences les plus importantes en France -Caisse Commune et Auto'trement- avec les deux systèmes d'auto-partage francophones les plus aboutis : Mobility Car Sharing, Suisse, et l'expérience québécoise, Communauto.

Nous retrouvons sur le graphique le temps de latence plus ou moins grand nécessaire avant le lancement proprement dit. Dans le cas de Caisse Commune et d'Auto'trement, deux ans ont été nécessaires avant de compter réellement des utilisateurs. Pour les deux expériences étrangères, la progession semble plus rapide. Cependant, Caisse Commune reste dans la "course" en dépassant même durant la troisième année d'exercice le système suisse Mobility. Concernant Auto'trement, si sa progression a été plus lente, nous pouvons nous risquer à avancer deux raisons. Tout d'abord, il est implanté à Strasbourg, ville certes dynamique, mais cette ville de province ne représente pas le même potentiel de développement que Paris. Ensuite, la maturation du projet fut plus longue suite au statut associatif qui a nécessité de longs débats pour chaque prise de décision importante. Mais on peut constater qu'Auto'trement a triplé ses adhérents en une année d'exercice. Cela est dû au lancement de sa campagne de communication concomitante avec l'offre cumulée transports publicsauto-partage (CTS-Auto'trement).