La thèse de sociologie sur l'auto-partage en France
mis à jour le 3/02/03

"L'auto-partage en France.
Approche sociologique des services éco-efficaces et des changements de comportement pour un développement soutenable"

Les déplacements urbains sont aujourd'hui en majeure partie effectués à l'aide d'une voiture particulière. Le succès croissant de ce mode de transport repose sur des avantages incontestables au niveau individuel. Toutefois, au regard de nombreuses études récentes, il est indéniable que la voiture particulière en ville représente une nuisance qui, à terme, poussées par l’opinion publique, conduira les autorités à interdire son usage dans pratiquement tous les centres urbains français.
Cependant, avant d'en arriver là, il semble important d'envisager de nouvelles formes de gestion de l'automobile en ville, de promouvoir la création de véhicules adaptés à la ville, de mieux comprendre la place future de la voiture particulière en ville et les comportements modaux des usagers, de mener une réflexion sur les nouveaux modes de consommation.

Les améliorations technologiques récentes ne peuvent être considérées comme la seule solution à la maîtrise de la mobilité et de ses effets en zone urbaine. Des solutions adaptées à la ville doivent être promues, de nouveaux modes de déplacement inventés. Comme le note Daniel Augello, délégué à la politique transport du groupe Renault, "on ne gagnera globalement en efficacité qu'en développant une intermodalité imaginative, incluant le recours à l'automobile".

C'est en cela que le concept d'auto-partage est intéressant : les expériences dans d'autres pays nous apprennent que l'auto-partage développe l'intermodalité tout en offrant à ses adhérents les avantages de la voiture particulière. Le concept d'auto-partage fait effectivement partie de ces nouvelles orientations qui contribuent au rééquilibrage des différents modes de transports afin d'assurer une partie des déplacements urbains dans des conditions plus favorables à l'environnement. L'objet même de l'auto-partage est de favoriser une meilleure intégration de l'automobile dans la chaîne des transports, de manière à faire de ce mode de déplacement un complément aux services des transports en commun conventionnels, plutôt qu'un concurrent. De plus l'auto-partage recèle le potentiel d'instaurer une situation que l'on désigne dans les milieux économiques par le terme "win-win". En d'autres termes, "qui ne fait que des gagnants". Les différentes expériences et recherches sur l'auto-partage à travers le monde montrent qu'automobilistes, citadins, constructeurs, collectivités publiques, etc. y trouvent leur intérêt : fluidité du trafic, gain économique, gain environnemental, etc.

Mais on est en droit de se demander quelles sont les conditions de réussite de l’auto-partage en France ? La participation des citadins à l'auto-partage ne va effectivement pas de soi, pays souvent perçu comme individualiste et attaché à la voiture particulière. Si de nombreuses études ont porté sur l'aspect technico-économique et commercial de l'auto-partage, aucune approche sociologique n'a été menée sur son appréhension et sur son impact comportemental, notamment en France. L’étude engagée vise donc à préciser les conditions de développement de l’auto-partage et l'impact sur les comportements que ce système induit. Il s'agit d'identifier les différents freins et leviers, et donc de déterminer les conditions de réussite de l'auto-partage en France.


Mots clef : auto-partage ; déplacement urbain ; intermodalité ; pollution atmosphérique ; mobilité combinée ; sociologie ; paradoxe de l'action collective ; détour par la technique ; théorie du gendarme couché ; système gagnant-gagnant ; service éco-efficace ; comportements modaux ; changement d'habitudes.


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Sébastien Noguès